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L’éco-conception web : quand le numérique se met au vert

Rédigé par Nathalie Ferreira | 15 avril 2020

Avez-vous déjà réfléchi à l’empreinte écologique de votre site web ? Dans le numérique, comme dans d’autres secteurs, la tendance est au vert. De plus en plus d’entreprises se mettent à l’éco-conception web et cherchent à trouver le bon compromis entre performance et impact environnemental. Dans cet article, nous passons au crible l’éco-conception web et les bonnes pratiques.

 

Une nécessité pour répondre aux enjeux environnementaux

L’impact environnemental du numérique n’est pas toujours connu, pourtant il est très important. Pour s’en rendre compte, voici quelques chiffres :

  • Une donnée numérique parcourt en moyenne 15 000 kilomètres.
  • Une recherche Google produit une émission de CO2 de 7 grammes.
  • Les data center français consomment 10 % de l’électricité utilisée dans notre pays.

Il est clair que le secteur du numérique tout entier doit s’attacher à réduire son impact environnemental pour préserver la planète et le bien-être des générations futures. Cela passe notamment par l’éco-conception web, un des piliers de l’écologie numérique. En intégrant les problématiques environnementales lors de la conception web, nous pouvons tous contribuer à notre (petite) échelle à l’effort collectif !

 

Cette démarche est d'autant plus importante que l'amélioration de l'efficacité énergétique (qui diminuerait notre consommation d'énergie) est un leurre ! C'est le fameux paradoxe de Jevons, ou effet rebond, qui, dès 1865 (!) énonçait que tout progrès dans l'efficacité énergétique se traduit par une hausse des consommations. Quand bien même les progrès technologiques améliorent l'efficacité énergétique, la consommation énergétique totale augmente.

Pour savoir par où commencer, vous pouvez évaluer l’empreinte écologique de votre site web. Il existe plusieurs outils gratuits pour réaliser un audit vert de votre site comme par exemple Ecoindex ou encore Ecometer. En quelques clics, vous pourrez voir où vous en êtes et obtenir des pistes d’amélioration.

Ecoindex par exemple se base sur la performance environnementale absolue à l’aide d’un score sur 100, la performance environnementale relative à l’aide d’une note de A à G, l’empreinte technique de la page (poids, complexité, etc.) et l’empreinte environnementale associée (gaz à effet de serre et eau).

 

 

Quant à Ecometer, l’outil passe en revue le design, le développement et l’hébergement de votre site et vous suggère des actions concrètes pour améliorer votre empreinte environnementale. Ecometer est soutenu par l’ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

 

 

L’éco-conception web : les bonnes pratiques

 

En matière d’éco-conception web, il y a un ouvrage qui fait référence et pose les bases d’un site écologique : « Eco-conception web : les 115 bonnes pratiques » rédigé par Frédéric Bordage, spécialiste du numérique responsable. L’outil de mesure Ecometer se base d’ailleurs sur ces 115 pratiques.

Il s’agit de recommandations simples et précises que vous pouvez appliquer à votre site pour réduire son impact environnemental. Il ne s’agit pas de révolutionner votre site et d’avoir une démarche 100% écologique du jour au lendemain. L’éco-conception web peut s’apparenter à la « politique des petits pas ».

Les bonnes pratiques d’éco-conception web incluent :

  • Hébergement de votre site :
    • Choix d’un hébergeur vert,
    • Adaptation de la qualité de service et du niveau de disponibilité,
    • Minification des fichiers CSS et Javascript,
    • etc.
  • Conception et design :
    • Elimination des fonctionnalités inutiles,
    • Fluidification du processus,
    • Utilisation de la saisie assistée plutôt que l’autocomplétion,
    • Réduction du nombre de vidéos et d’animations (ou qualité optimisée),
    • Design simple et épuré adapté au web,
    • etc.
  • Développement technique :
    • Utilisation d’un framework,
    • Limitation du nombre de requêtes HTTP,
    • Stockage en local des données statiques,
    • etc.

Ces petits changements peuvent avoir un impact significatif. Ainsi, en utilisant la saisie assistée pour une fonctionnalité plutôt que l’autocomplétion, le nombre de requêtes associées est réduit par 10. Autre exemple : un processus fluidifié se traduit par jusqu’à deux fois moins de gaz à effet de serre émis, selon le type et la durée du processus.

L’éco-conception est donc une démarche de simplification et d’optimisation, pour ne garder que l’essentiel. Des études de Cast Software et Standish Group montrent que 45 % des fonctionnalités d’un site ne sont jamais utilisées.

Pour vous aider à mettre en pratique l’éco-conception, GreenIT.fr, la communauté des acteurs du numérique responsable, propose une checklist de référence basée sur les 115 bonnes pratiques formalisées par Frédéric Bordage.

 

En conclusion, l’éco-conception peut contribuer à réduire l’empreinte écologique du web. Un site plus écologique passe par des petites actions concrètes qui, additionnées, diminuent considérablement l’impact environnemental. Considérez chaque étape de votre projet digital et déterminez les axes d’amélioration potentiels. L’éco-conception web est à l’opposé d’approches comme la compensation carbone, qui peuvent parfois s’apparenter à du greenwashing. L’éco-conception cherche en effet à avoir un impact durable. L'éco-conception web est également une approche vertueuse : en améliorant l'efficacité énergétique de votre site Internet, vous améliorez votre vitesse et performance Web, et donc mécaniquement, Google considère votre site plus performant et améliore son référencement.