Le scroll est devenu une pratique quotidienne, presque automatique. On passe des heures à faire défiler des contenus sur nos écrans. Mais, face à toutes les informations disponibles en ligne, il devient difficile de se différencier des autres, de capter et de garder l’attention des utilisateurs.
C’est dans ce contexte qu’intervient le scrollytelling. Imaginez que chaque mouvement de doigt ou de souris sur une page Web ne serve pas seulement à consommer de l’information, mais permette de vivre une expérience immersive et interactive. Le scrollytelling est une forme de storytelling où l’histoire se déploie au fur et à mesure du défilement (scroll) sur l’écran, transformant la lecture en un parcours actif, fluide et engageant. Et ça, c’est différenciant !
Des articles journalistiques aux projets marketing, en passant par du contenu éducatif, ce format repense la manière dont le texte, les images ou encore les éléments interactifs peuvent coexister pour raconter une histoire riche et engageante.
Le scrollytelling (contraction de scroll et de storytelling) ne se limite pas au simple ajout d’animations ou d’effets visuels sur une page Web. Il va bien au-delà, puisque son but est de permettre aux utilisateurs de découvrir une histoire à leur rythme.
Là où un article traditionnel se lit de manière linéaire, le scrollytelling combine différents médias (texte, image, vidéo, élément interactif) pour créer une expérience mémorable.
Ce format est né du croisement du journalisme longform (format long) et du data storytelling (raconter des histoires autour de la donnée). Ce sont effectivement les médias qui ont cherché à rendre la lecture d’un contenu complexe plus engageante et intuitive, en intégrant des visuels et des éléments d’interaction.
Progressivement, le scrollytelling s’est étendu à d’autres domaines : le marketing, la communication de marque, l’éducation et même le design produit, en offrant une manière originale de raconter des histoires et de captiver un public souvent saturé d’informations.
Vous l’aurez compris, l’efficacité du scrollytelling repose sur des principes liés à l’attention et à l’engagement. Contrairement à une consultation passive, le défilement actif engage l’utilisateur de manière cognitive et sensorielle. Les animations, les transitions et les éléments immersifs ne sont pas là pour décorer la page, mais pour soutenir le récit et guider l’utilisateur à travers le contenu.
Cette approche enrichit la lecture, augmente le temps passé sur la page et suscite davantage d’interaction avec les contenus, ce qui favorise, au passage, le SEO (référencement naturel).
Enfin, cela va sans dire, l’expérience utilisateur est au cœur du scrollytelling : navigation fluide, scroll naturel, élément visuel ou animation avec un objectif narratif clair pour rendre chaque interaction significative et utile, etc.
Que ce soit pour raconter une histoire, expliquer un projet ou présenter des données, le scrollytelling est une nouvelle manière de concevoir des contenus qui se démarquent dans le monde numérique.
Pour créer un scrollytelling efficace, chaque élément doit être pensé pour servir la narration et renforcer l’histoire. Comme nous le disions, il ne suffit pas d’ajouter des animations ou des images à une page Web.
Première chose à bien comprendre : le scroll ne doit pas être anarchique. Un bon scrollytelling impose un rythme narratif qui alterne les moments de lecture, les pauses visuelles et les interactions.
Chaque section ou chapitre doit permettre aux lecteurs de digérer les informations, d’apprécier les visuels et de rester engagés tout au long de l’histoire. C’est pourquoi le rythme joue un rôle important dans le storytelling. C’est lui qui influence l’engagement, la mémorisation des informations et l’intérêt porté aux éléments de la page : trop rapide, l’utilisateur peut se sentir submergé, trop lent, il risque d’abandonner le scroll.
Dans le scrollytelling, aucune image, vidéo ou animation n’est décorative, elle participe directement au récit. On distingue plusieurs types d’éléments :
Retenez bien que ces éléments participatifs doivent toujours répondre à une logique narrative. Chaque transition ou effet doit guider le lecteur, maintenir son attention et faire progresser l’histoire.
Le texte reste, bien évidemment, l’élément central du scrollytelling. Il n’est pas là pour tout expliquer, mais pour accompagner, apporter du contexte et créer de la cohérence entre les différentes sections de la page.
La rédaction doit être concise, claire, rythmée et intégrer des mots-clés stratégiques sans nuire à la lecture et à la fluidité de l’expérience.
D’ailleurs, en matière d’expérience fluide, un scrollytelling réussi est avant tout une question d’équilibre entre texte, visuels et interactions. Trop d’animations peuvent distraire ou fatiguer le lecteur, tandis qu’un excès de texte risque de rompre l’immersion.
On se répète, mais c’est la clé : chaque élément doit contribuer à l’histoire et à l’engagement du public.
Le scrollytelling ne se limite pas à un seul style ou à un type de contenu. Il existe plusieurs archétypes qui permettent de structurer le scroll de manière efficace selon l’objectif, le public, l’histoire à raconter, etc.
Voici quelques exemples de scrollytelling :
Identifier un archétype dès le début d’un projet permet de choisir les bonnes techniques, animations et éléments à intégrer en fonction du modèle retenu, pour que le format reste cohérent, que l’interaction ne distrait pas et que la navigation soit fluide sur ordinateur comme sur mobile.
Mais, en combinant les archétypes, il est aussi possible de créer des histoires hybrides, qui mêlent données, immersion visuelle et éléments pédagogiques afin d’offrir une expérience de scroll adaptée à différents publics et objectifs.
Le scrollytelling implique certaines contraintes techniques, éditoriales et UX design (expérience utilisateur) qu’il est important de connaître pour les éviter.
L’une des erreurs les plus fréquentes est de vouloir mettre trop d’éléments, ce qui peut rapidement fatiguer le lecteur et détourner son attention.
Un scrollytelling riche peut alourdir la page Web et ralentir le défilement ou le chargement de la page.
De plus, la compatibilité avec tous les navigateurs n’est pas forcément optimale et les animations ou éléments immersifs mal optimisés peuvent rendre la consultation difficile ou inaccessible sur mobile.
Il faut veiller à optimiser les images, compresser les vidéos et utiliser des outils ou frameworks conçus pour le scroll interactif. Enfin, il faut toujours tester sur différents navigateurs et appareils pour garantir une navigation fluide.
Un scrollytelling est un tunnel qui impose à l’utilisateur de lire tout le contenu sans pouvoir en esquiver une partie. Ce qui peut générer de la frustration et une perte d’intérêt. C’est pourquoi nous vous conseillons d’alterner les sections guidées et les moments où l’utilisateur peut explorer librement les contenus.
Il est tentant d’utiliser les dernières techniques, effets ou animations pour impressionner. Mais un scrollytelling n’a de valeur que si la narration et le storytelling restent au centre. La technique sert le récit, jamais l’inverse. Les outils et effets interactifs doivent renforcer l’expérience, pas la compliquer.
Maintenant que le scrollytelling n’a plus de secret pour vous, vous vous demandez très certainement comment le mettre en œuvre. Voici un guide étape par étape pour transformer un contenu en une expérience immersive et interactive.
Étape 1 : clarifier le message narratif |
Définir clairement l’histoire à raconter : |
Étape 2 : esquisser le storyboard scroll |
Imaginer le parcours du lecteur : |
Étape 3 : Choisir la bonne technologie |
Choisir les outils selon le rendu souhaité : |
Étape 4 : travailler l’équilibre entre texte et interactivité |
Trouver le bon équilibre pour maintenir l’attention et l’engagement, pour rappel : |
Étape 5 : tester sur plusieurs supports |
Penser à l’accessibilité numérique : le public navigue essentiellement sur mobile, tablette et desktop (ordinateur) : |
Étape 6 : optimiser pour le SEO et l’engagement |
Travailler la visibilité du scrollytelling : |
En matière de contenu, la forme est au service du fond, que cela soit pour se démarquer ou pour se raconter. Or, le scrollytelling conjugue la narration et l’expérience utilisateur pour transformer une simple page Web en un récit immersif. Cette technique de narration participative a encore de beaux jours devant elle, d’autant plus qu'elle ne pourra qu’évoluer au fil des prouesses technologiques : intégration de l’IA, de vidéos interactives, de son immersif, d’expériences en 3D, etc. Le scroll est désormais un véritable outil de narration augmentée.
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