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NoCode, LowCode ? Quelles sont ces nouvelles appellations dont tout le monde parle, parfois avec un enthousiasme délirant, souvent avec une pointe de mépris de la part des développeurs ? Quelles sont les promesses et les enjeux de ces nouveaux outils de conception informatique ? Quels sont les atouts et les limites actuelles de ces solutions ?
Le Covid19 a joué un formidable rôle d'accélérateur dans bien des sujets de transformation digitale. La mouvance NoCode en est un exemple supplémentaire.
Ainsi, la ville de New York, durement touchée par la pandémie, a mis en place, en 72 heures seulement, une plateforme de gestion de crise, capable de localiser les points chauds de la ville… grâce à une plateforme NoCode. Cette plateforme, développée avec la solution Unqork, permet aux habitants de rapporter par eux-mêmes les cas connus de contamination.
A cette plateforme se sont ajoutés ensuite d'autres services : une solution de livraison de repas permettant de trouver et commander des repas pour des personnes isolées en raison de leur contamination, un portail web de donation d'équipement médical comme des respirateurs ou des masques, …
Plus proche de nous, le réseau des acheteurs hospitaliers (Resah), centrale d’achat des hôpitaux a pu concevoir une application en 15 jours, au plein cœur de la pandémie, grâce à la plateforme PoweApps de Microsoft.
La promesse du NoCode, c'est de donner la possibilité à tout personne qui ne connaît pas le code de déployer et mettre en service une application informatique capable de répondre à différents besoins : tableau de bord de suivi des demandes, application mobile, site Internet, gestion d'évènements, … les cas d'usage sont innombrables.
Le NoCode répond au besoin croissant d'évolutivité et de flexibilité des programmes informatiques, qui, souvent, sont sous la pression des utilisateurs. En effet, les applications développées avec l’appui de la DSI ou d’agences externalisées, malgré la mise en œuvre croissante de méthodes agiles, n'évoluent pas aussi vite que les attentes et les besoins des utilisateurs. On constate par ailleurs de plus en plus des pratiques de « shadow IT », au travers desquelles les utilisateurs eux-mêmes déploient des outils pour répondre rapidement à leurs besoins, sans attendre les longues prises de décision, arbitrages techniques et cycles de développement des organisations.
Le NoCode propose des interfaces de design graphique des applications, sous la forme d'assemblage de legos et de briques déjà définies et d'interfaces de paramétrages parfois complexes.
Ainsi, dans l'exemple de Bubble.io, l'une des plateformes les plus connues, vous pouvez :
Il faut néanmoins tempérer la promesse du Nocode qui est : pas de code, pas de programmation.
Le NoCode reste encore une utopie dans bien des contextes d'usage. Dans de nombreux cas, il vous faut paramétrer des API, coder des petits bouts de Javascript pour permettre d'aller jusqu'au bout de la fonctionnalité...
En effet, nombre de solutions qui se déclarent « NoCode » sont en fait des solutions génériques pour répondre à un besoin de gestion de site Internet (WebFlow, Umso, …), de récupération automatisée de données entre plusieurs systèmes (Integromat, Zapier, Parabola, …), d’organisation de contenus ou données et document (Notion, Airtable, …), de gestion d’applications mobiles (Good Barber, Thunkable, …), de chatbot ...
Le NoCode s’adresse aux utilisateurs qui ne sont pas développeurs, mais qui ont besoin de créer un produit numérique pour un projet, dans leur travail ou pour leur vie de tous les jours.
Et, dès que vous avez un besoin qui sort un peu du cadre (et il faut le dire ça arrive souvent), soit vous ne pouvez pas (la solution ne prévoit pas de gérer les besoins spécifiques), soit vous devez alors développer/connecter une autre application en développant.
Aussi, il existe de très nombreuses solutions LowCode, c'est-à-dire de solutions qui automatisent, accélèrent la mise en œuvre de projets avec des cas d'usage connus et classiques (se connecter, consulter une liste, remplir un formulaire, …) et permettent, avec quelques lignes de code (voire avec un simple fichier Excel), de s'adapter à un métier ou à un besoin spécifique.
Les 3 différences principales entre des applications Nocodeet les applications LowCode :
Les applications LowCode nécessitent l’intervention d’un développeur pour intégrer les contraintes techniques du projet et de la plateforme ;
Les applications NoCode n’offrent qu’une interface graphique de glisser-déposer pour créer les interfaces et définir les processus. Les applications LowCode permettent d’injecter du code et d’interfacer d’autres solutions via des API ;
Les interfaces NoCode fonctionnent sur la base de templates et de fonctions de paramétrages parfois limitées en termes d’interface utilisateur. En LowCode, vous pouvez théoriquement générer n’importe quelle UI.
Le NoCode est donc souvent complété par du LowCode pour aller plus loin et répondre à un besoin non couvert par les applications NoCode.
Pour les fervents partisans du NoCode/LowCode, les avantages du NoCode sont multiples et justifient son utilisation dans de très nombreux contextes d'usage :
L'exemple de la ville de New York, cité en introduction, est flagrant : 72 heures pour designer, mettre en œuvre et lancer une solution qui aurait certainement mis plusieurs semaines en étant développé avec des solutions traditionnelles !
Avec le NoCode, qui met à disposition de "non-développeurs" des interfaces visuelles pour définir les interfaces, construire les processus logiques, … vous allez beaucoup, beaucoup plus vite.
Et, dans des contextes de test, MVP (most valuable product), c'est particulièrement utile de pouvoir tester vos hypothèses avec vos utilisateurs, dans des contextes d'utilisation réels.
Certains éditeurs avancent la capacité de pouvoir diviser par 4 les temps de réalisation… à confirmer !
Mécaniquement, si vous passez moins de temps à travailler à la mise en œuvre de votre projet, cela vous coûte moins cher (en rémunération de développeur, en paiement de frais d'une agence, …). Néanmoins, il faut quand même prendre en compte :
Conséquence directe de l'absence de développement technique, vous pouvez directement intervenir sur l'application pour la faire évoluer, rapidement, sans passer par des processus de mise en production qui peuvent être longs, complexes.
Et, par ailleurs, comme vous allez plus vite qu'en développant des applications, vous allez aussi plus vite dans les évolutions de votre produit.
Les applications développées avec le NoCode sont directement hébergées sur les infrastructures de l'éditeur de la plateforme de NoCode. Aucune question donc sur l'architecture d'hébergement, sa redondance, les sauvegardes, les coûts associés (…). Votre plateforme NoCode intègre directement dans son coût d'usage le coût d'hébergement de ses services.
Selon les solutions retenues, les limites du NoCode sont variables, voici quelques réflexions à considérer :
Oui et non ! Cela dépend de l'outil !
Avec beaucoup d’outils NoCode simples, impossible.
Avec des outils plus évolués comme Bubble, vous pouvez créer des app hybrides, PWA mais pas des applications natives.
Avec des solutions comme GoodBarber ou Thunkable, spécifiquement adaptés à des contextes d’applications mobiles, vous pouvez créer des applications natives, qui exploitent les fonctions de push, de géolocalisation, …
Ici, clairement c’est une limite importante : vous souhaitez changer de fournisseur NoCode, ce dernier n’évolue pas comme vous souhaitez... Aucun export, ni migration, n’est possible vers un autre fournisseur NoCode.
Vous ne pouvez pas non plus héberger en propre des solutions NoCode.
Oui et non, là, tout dépend de la disponibilité d'API connecteur sur l'application.
L'intérêt des applications LowCode c'est justement de pouvoir se connecter à des applications externes, soit en créant vous-même les interfaces techniques, soit en exploitant les bibliothèques de connecteurs déjà existants. Et à ce sujet, clairement, la prime est donnée aux solutions les plus populaires telles que Bubble ou Integromat, qui disposent de très nombreux connecteurs avec des outils tels que Salesforce, Outlook, Trello, … bref de nombreux outils que vous utilisez au quotidien.
C'est souvent ici la grosse limite. Nombre de solutions NoCode soit ne tiennent pas bien la charge, soit sont limitées dans la complexité fonctionnelle.
La scalabilité/performance tient à plusieurs facteurs :
Ce que l’on doit retenir ici c’est que la question de la performance et de la scalabilité des applications NoCode est au cœur des enjeux à venir. Si vous prévoyez un portail ou une application avec des millions de requêtes et d’utilisateurs, vous risquez clairement de rencontrer des problèmes de performance à court terme.
Néanmoins, les éditeurs apportent tous les jours des nouvelles solutions et la présence de gros éditeurs sur le marché amènera nécessairement à mieux.
Sur ce sujet, les applications NoCode ont encore de nombreux progrès à faire. En effet, considérant que les applications NoCode sont construites par des non-développeurs (et donc non familiarisés aux questions de sécurité informatique), le risque de brèche de données ou de faille de sécurité est important.
Si l’on considère la définition du NoCode – LowCode comme la capacité à générer un programme qui exécute des actions au travers d’une interface graphique, on pourrait même considérer qu’Excel est une des premières applications NoCode !
Plus globalement, les frontières du NoCode / LowCode sont aujourd’hui assez floues, puisqu’on intégrer dans cette mouvance toute application/service qui propose une interface graphique de paramétrage d’autres interfaces/services. Aussi, dans cette même logique, même WordPress serait une application LowCode !
On assiste aujourd’hui à une explosion de ce marché pour plusieurs raisons :
Bref, le marché reste encore très émergent et peu structuré, mais on constate :
Les pure player du NoCode/LowCode, avec Zapier, Integromat, Webflow, Bubble, Airtable, … qui s’adressent directement aux acteurs métier et jouent la carte de l’efficacité, de la simplicité et de la rapidité de déploiement. Ces acteurs sont aujourd’hui majoritairement à destination des TPE/PME, et supportent rarement des projets critiques et complexes. L’enjeu pour ces acteurs est de réussir à résister à l’intégration des pratiques NoCode par tous les grands éditeurs Microsoft et Google en tête, qui ont déjà de belles applications en route et un parc installé largement plus consistant.
Si 2020 a été l’année de l’accélération et de la légitimation des pratiques et des éditeurs de NoCode, 2021 et les années suivantes seront l’occasion de repositionner l’action du développeur informatique. C’est l’occasion pour ce dernier, devenu une denrée rare, de se repositionner sur des développements à forte valeur ajoutée et d’accompagner les métiers dans la mise en œuvre de projets couplant NoCode - LowCode et intégration avec des systèmes complexes. C’est aussi enfin l’émergence du « citizen developper », capable d’apporter des réponses digitales rapidement et sans intervention technique.