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L’écriture inclusive consiste à rendre notre langage moins genré et à faire en sorte qu’aucune minorité ne soit traitée comme inférieure. Mais en termes d’accessibilité numérique, ce langage est-il vraiment adapté ?


L’accessibilité numérique c’est rendre les outils numériques accessibles à tous. Cela signifie donc que le langage utilisé doit être compris par tous et adaptable à tous les outils numériques. Être mieux référencé, respecter les obligations légales, être plus inclusif, les raisons de rendre son site internet ou son application plus accessible sont multiples.

L’apparition de l’écriture inclusive et ses diverses transformations bouleverse le numérique. Cette écriture respecte-t-elle les obligations d’accessibilité numérique ? Écriture inclusive et accessibilité numérique font-elles vraiment bon ménage ?

Mains d'une femme qui tapent sur un ordinateur portable

Qu’est-ce que l’écriture inclusive et l’accessibilité numérique ?

L’écriture inclusive, aussi appelée langage non genré ou épicène, a pour but de rendre le langage neutre. Cela passe par l’égalité des genres dans la rédaction. Le fait que le genre masculin l’emporte automatiquement sur le genre féminin pose problème car cela sous-entend que le féminin est inférieur ou ne peut être utilisé. L’objectif initial de cette écriture est donc de ne plus invisibiliser les femmes dans la langue.

Dans cette écriture non genrée il est fait l’usage du slash, du point médian, de la parenthèse ou encore de néologismes pour signifier les deux genres.

L’accessibilité numérique doit garantir que le contenu numérique est compréhensible et accessible de tous. Ainsi, un malvoyant ou une personne dyslexique doit pouvoir avoir accès au contenu, qu’il soit rédigé en écriture épicène ou non. Dans ce contexte, l’écriture inclusive est-elle vraiment utilisable ?

 

Les risques de l’utilisation de l’écriture inclusive

L’utilisation de l’écriture inclusive induit que celle-ci soit lisible de tous. Pour garantir l’accessibilité numérique, le texte doit être le plus fluide possible. Or, les tirets, séparateurs ou scissions de mots créent une rupture dans la lecture. Cela peut générer problèmes de compréhension du texte. L’écriture inclusive fait aussi appel à des néologismes et combinaisons de mots tels que « iels » pour signifier « ils et elles ». Cet usage peut perturber les utilisateurs ayant des difficultés de lecture.

En vérité, il existe de multiples façons d’adopter une écriture plus inclusive mais toutes ne posent pas de problèmes d’accessibilité. Seules les abréviations, combinaisons de mots et le point médian posent un réel souci.

Pour les logiciels de lecteurs d’écran utilisés par les malvoyants ou les personnes rencontrant des difficultés avec la langue écrite, il faut être vigilant quant à la personnalisation des paramètres. Ces lecteurs permettent aux personnes en ayant besoin de savoir ce qui est à l’écran. C’est donc une voix automatisée qui lit le texte écrit. Sur certains logiciels, le point médian est soit prononcé en toutes lettres, soit ignoré. Cette fonction n’est pas encore paramétrable sur tout logiciel, le choix du lecteur utilisé est donc pour l’instant un critère important dans la fluidité de la lecture inclusive.

Enfin, un autre problème est qu’il n’y a, aujourd’hui, pas de norme d’usage. Il est donc compliqué d’établir une règle générale et de paramétrer tous les logiciels.



Quelques recommandations pour utiliser l’écriture inclusive

Si vous souhaitez utiliser l’écriture inclusive dans vos contenus Web, il est possible de faire en sorte qu’elle soit accessible. En effet, de nombreuses dispositions de l’écriture inclusive ne posent pas de soucis d’accessibilité ou de compréhension.

> Privilégier une écriture épicène et l’emploi de formules englobantes
Cela signifie employer des termes neutres. Pour les formules englobantes, il s’agit de ne pas privilégier de genre en utilisant une formule désignant un ensemble, comme « l’équipe de direction », ou « les êtres humains ». Il est aussi possible de privilégier l’utilisations des formes épicènes, complètes (lecteurs et lectrices) ou composées (lecteurices), ce qui permet une écriture inclusive sans prendre le risque de gêner l’accessibilité numérique.

> Utiliser le doublet
Le doublet consiste à écrire le masculin et le féminin. Par exemple : « les agriculteurs et agricultrices ». Cet usage permet d’inclure les deux genres dans les textes.

> Accorder les noms de métier et fonctions
Cela signifie accorder les fonctions et métiers au genre du sujet concerné et non plus au masculin.

> Utiliser l’accord de proximité
L’accord de proximité est appliqué lorsque le genre du sujet le plus proche du mot à accorder fait l’accord. Cela donne : « Les hommes et les femmes sont contentes ».

> Utiliser des mots neutres ou des néologismes
La pratique des néologismes est encore en construction. En effet, de nombreux mots sont créés afin de privilégier l’écriture neutre. Parmi ces mots neutres, qui ont été composés et inventés, on retrouve entre autres :

  • Le pronom « iel » qui est la contraction des deux pronoms « il » et « elle »
  • « Celleux » pour dire « celles et ceux »
  • « Toustes » pour « tous et toutes »

Ces mots ne sont pas encore totalement adoptés et utilisés dans le langage courant, cependant ils représentent une bonne solution pour s’exprimer de manière non genrée.



Évolution de la langue et accessibilité numérique

Il est compliqué, voire impossible, de faire évoluer conjointement le numérique et les usages de la langue. Les deux étant en constante transformation, il faut que les usages de l’écriture inclusive soient plus stables pour que le Web les adopte.

Depuis 2005, la prise en compte de l’accessibilité numérique est une obligation légale en France. En septembre 2018, le périmètre s’est précisé (site internet, intranet, applications mobiles…). En mars 2023, des adaptations ont également été menées.

L’accessibilité des services de communication au public en ligne concerne l’accès à tout type d’information sous forme numérique, quels que soient le moyen d’accès, les contenus et le mode de consultation, en particulier les sites internet, intranet, extranet, les applications mobiles, les progiciels et le mobilier urbain numérique.

Le numérique doit donc se plier à certaines règles afin de pouvoir être accessible à tous. Celles-ci combinées à la difficulté à faire évoluer le numérique en même temps que la langue rendent l’écriture inclusive difficilement adaptable à l’entièreté du Web.

L’usage de l'écriture inclusive et de ses différentes formes est encore en évolution, il est donc naturel que l'accessibilité sur le sujet le soit aussi. Comme dit précédemment, il reste possible de moins genrer son écriture même si certaines formes inclusives sont à éviter en ligne. Pour que l’écriture inclusive devienne plus adaptable au numérique, il faudrait qu’elle soit plus répandue, plus utilisée et normalisée. Les outils numériques évoluent en fonction des usages et cette forme d’écriture est encore en changement.



L’accessibilité numérique est une obligation essentielle. Et l’écriture inclusive fait partie des changements actuels, elle est en constante évolution, ce qui la rend difficile à inclure dans le numérique. Certaines de ses formes ne peuvent être accessibles à tous. Mais à priori, elle ne pose pas de problème, tant que les abréviations et ponctuations sont évitées.


Crédit photo : oatawa

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Alexandra Morin
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